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Furfande

A Arvieux, quand on parle de Furfande, les visages s'éclairent et les yeux pétillent.

Qu'ajouter à ce qui a déjà été écrit sur Furfande ? Mais pour ceux qui ne connaissent pas, quelques mots d'introduction ...

f-furfande.jpg

Un alpage suspendu

Le visiteur s'étonne d'un alpage verdoyant entouré de crêtes arides. Les géologues présentent un transport tectonique d'une roche gréseuse retenant l'eau au milieu d'un massif calcaire infertile (le terme technique est "nappe de charriage" [1] ). C'est cette roche transférée, qui retenant l'eau a pu permettre la formation d'un sol.

Il y a une différence importante d'âge entre les deux domaines, de l'ordre de 100 millions d'années (mais on recommande au lecteur intéressé de consulter les textes techniques, l'auteur étant bien loin de ses compétences).

schema de la géologie de Furfande

Un alpage convoité

En 1188 Hugues de Bourgogne a fait don à l'Abbaye de Boscodon de l'église de Beauvoir aux Escoyères [2]. Il est possible que l'alpage de Furfande en dépendait. L'Abbaye utilisa l'alpage pour y faire paître ses troupaux d'ovins. Une maison du Coin d'Arvieux, aux pierres ajustées et aux sanitaires en gargouilles a probablement d'ailleurs été construite par les moines.

La coexistence a été suivi d'un contentieux qui a donné lieu à un rapport en 1629. Ce document de plusieurs pages est conservé aux Archives Départementales des Hautes Alpes mais l'écriture de l'époque est difficile à déchiffrer sans formation. On reconnaît facilement les patronymes (ce sont les mêmes que ceux d'aujourd'hui) mais les arguments et les conclusions ne se laissent pas facilement deviner (Une collecte sera bientôt faite pour solliciter l'aide d'un paleographe).

accord de 1629

Un alpage productif

Chaque famille a bien souvent deux chalets à Furfande : Un petit, ancien, qui correspond à l'époque de l'élevage des ovins (les ovins ne rentraient pas). Un plus grand, récent, au moment où on est passé à l'élevage des bovins (qui eux rentraient).

Les textes récents (p.ex. vers 1800) au Coin d'Arvieux distinguent "la grange de Furfande" et "La grange de Combe-Bonne", cette dernière correspondant au village même du Coin. Il est donc possible que l'estive et le foin de Furfande aient été de vrais richesses.

trousse à furfande

Un alpage édénique

Pour les enfants qui accompagnaient un parent lors des mois d'estive, reste le souvenir d'une totale liberté et d'une grande simplicité.

La vie domestique (aller chercher l'eau à la source, faire le caillé ou le beurre, sortir le fumier, ...) et les jeux (courir dans une prairie sans barrière, taquiner les grenouilles et les couleuvres, partager des légendes lors des veillées à la lampe à pétrole, ...) se développaient dans un espace propre, inaltéré.
Ce monde semble bien proche de celui rapporté par les nouvellistes de l'Ouest américain, comme Dorothy Johnson.
(à défaut d'image d'époque, une image d'une célébration beaucoup plus tardive, où les anciens enfants se retrouvent dans un chalet).

jeunes à Furfande

Références :


La géologie du Queyras n'est pas simple. Pour une présentation des nappes de charriage, disponible en accès libre :
[1] Maurice Gidon, Les nappes de charriage, Exposé du 8 novembre 2017.

[2] L'Abbaye de Boscodon, Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1974, p.34